Le problème de la dette au centre des présidentielles américaines
Le mardi 15 novembre 2011, le montant de la dette américaine dépassait les 15 000 milliards de dollars. Quelques temps après, la candidate ultraconservatrice Michele Bachmann, aujourd’hui écartée de la course à la présidentielle américaine comparait les États-Unis à un bateau sur le point de sombrer dans les chutes du Niagara; et pour cause : estimée à plus de 100% du PIB, la dette publique américaine tend à mettre aujourd’hui le pays tout entier en difficulté, supposant ainsi des plans de réduction drastiques des dépenses publiques d’ici la fin de l’année, et plaçant surtout pour cette raison, le problème de la dette au centre des présidentielles américaines. Alors face à ce débat, qui sera le grand favori?
Déjà au mois de juillet de l’année dernière, le problème de la dette avait-il été au centre des préoccupations aux États-Unis : à l’époque, face à l’atteinte du plafond de la dette alors établi à plus de 14 000 milliards de dollars le président américain Barack Obama avait demandé une augmentation pressante de ce même plafond, mais les Républicains, alors majoritaires au Congrès et se plaçant pour cette raison, en position de force vis-à-vis des revendications présidentielles s’y étaient fermement opposés, réclamant au contraire une réduction des dépenses publiques, mais sans pour autant augmenter, les prélèvements fiscaux pour les plus riches. Finalement le 2 août 2011, un compromis entre Barack Obama et les Républicains avait été trouvé, au travers du relèvement du plafond de la dette de plus de 2 000 milliards de dollars et dès lors la fin tant espérée, de la crainte des États-Unis de se retrouver un jour en cessation de paiement.
Aujourd’hui le problème n’est plus vraiment aussi urgent, mais le débat est loin d’être différent : aux Démocrates, beaucoup moins radicaux vis-à-vis de ce problème de la dette continuent de s’opposer les Républicains, pour leur part favorables à une diminution drastique des dépenses publiques, et revendiquant aussi et surtout, une moindre intervention de la part de l’État dans le champ de l’économie.
Aussi dans les deux camps en course pour la présidentielle américaine, les stratégies respectivement adoptées sont-elles en conséquence : ce samedi 11 août 2012, ainsi Mitt Romney, grand vainqueur des primaires républicaines face à son principal concurrent Ron Paul a-t-il décidé de nommer Paul Ryan comme colistier, « leader intellectuel du Parti républicain » et farouche défenseur du conservatisme fiscal au sein de la Chambre des représentants.
Plus largement encore, les divergences entre Républicains et Démocrates demeurent récurrentes :
A côté du problème de la dette, la présentation de Paul Ryan en tant que colistier confirme la stratégie de droitisation adoptée par le candidat républicain, tant favorable à la réduction des dépenses publiques qu’à une forte baisse des prélèvements fiscaux, et désirant pour cette raison, réduire considérablement l’importance des programmes d’assurance maladie aux États-Unis.
De son côté, Barack Obama supportera avant tout un moindre investissement des classes moyennes et des plus âgés dans le remboursement de la dette publique américaine, avec à l’inverse, une plus grande contribution des ménages les plus riches.